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A.3 Dynamiques de transition

Les résultats de ce modèle sont donc relativement frustrants. A l'équilibre, la croissance est uniquement expliquée par des facteurs exogènes. Il est néanmoins possible d'obtenir plus d'information sur le fonctionnement de cette économie en étudiant sa dynamique de transition : la manière dont le revenu/tête converge sur sa valeur de croissance équilibrée. En divisant par $ k$ les deux membres de l'équation dynamique fondamentale, nous obtenons

$\displaystyle \gamma_{k}=\frac{\dot{k}}{k}=s\cdot\frac{f\left( k\right) }{k}-\left(
 n+\delta\right)$ (A.13)

$ \gamma_{x}$ est le taux de croissance de la variable par tête $ x$. A chaque moment, le taux de croissance du niveau global de $ X$ est donné par

$\displaystyle \gamma_{X}=\gamma_{x}+n.
$

\includegraphics[
height=8.0001cm,
width=9.999cm
]{solow6.eps}
Convergence vers le SCE
Le sentier de croissance équilibrée est donc globalement stable :
\includegraphics[
height=8.0001cm,
width=9.999cm
]{solow7.eps}
Stabilité du SCE
Cette stabilité provient en fait des rendements déc rois sants du facteur capital. Quand $ k$ est relativement faible $ \left( k<k^{*}\right)
$, la productivité moyenne du capital $ \left( f\left( k\right)
/k\right) $ est relativement forte. $ \circ$ les agents épargnent et investissent une part constante du revenu et donc l'investissement brut par unité de capital, $ sf\left( k\right)
/k$ est fort; $ \circ$ la dépréciation du $ k$ se fait à un taux constant $ \left(
n+\delta\right) $; $ \circ$ le taux de croissance $ \dot{k}/k$ est donc positif et relativement fort. (le raisonnement est inversé si $ \left( k>k^{\ast}\right) .$) Dynamique du revenu/tête Nous pouvons aussi calculer le taux de croissance du revenu/tête :

$\displaystyle \gamma_{y}=\dot{y}/y=\frac{f^{\prime}\left( k\right) \dot{k}}{f\l...
...c{k\cdot f^{\prime}\left( k\right) }{f\left(
 k\right) }\right] \cdot\gamma_{k}$ (A.14)

L'expression $ \left[ \cdot\right] $ correspond à la part du capital - la part de la rémunération du capital dans le revenu total :

$\displaystyle \Psi\left( k\right) =\frac{k\cdot f^{\prime}\left( k\right) }{f\left(
 k\right) }=\frac{\dfrac{K}{L}F_{K}}{\dfrac{Y}{L}}=\frac{K\cdot F_{K}}{Y}.$ (A.15)


Dans le cas d'une fonction Cobb-Douglas cette part est constante et elle est égale à $ \alpha$ et donc le taux de variation du revenu/tête est une fraction constante $ \alpha$ de $ \gamma_{k}$ . De manière générale, en utilisant l'équation A.13 :

$\displaystyle \gamma_{y}=s\cdot f^{\,\prime}\left( k\right) -\left( n+\delta\right)
 \cdot\Psi\left( k\right) ,$ (A.16)

Nous pouvons étudier comment ce taux de variation se modifie avec $ k$ (sur une trajectoire) :

$\displaystyle \frac{\partial\gamma_{y}}{\partial k}=s\cdot f\,^{\prime\prime}\left(
 k\right) -\left( n+\delta\right) \cdot\frac{d\Psi\left( k\right) }{dk}$ (A.17)

$\displaystyle \Psi\left( k\right) =\frac{k\cdot f^{\prime}\left( k\right) }{f\left(
k\right) }
$

$\displaystyle \frac{d\Psi\left( k\right) }{dk}$ $\displaystyle =\frac{\left( f\,^{\prime
 }+kf\,^{\prime\prime}\right) \cdot f-kf\,^{\prime\,2}}{f^{2}}$ (A.18)
  $\displaystyle =\frac{f\,^{\prime}}{f}\cdot\left[ 1-k\frac{f\,^{\prime}}{f}\right]
 +k\frac{f\,^{\prime\prime}}{f}$    
  $\displaystyle =\frac{f\,^{\prime}}{f}\cdot\left[ 1-\Psi\left( k\right) \right]
 +k\frac{f\,^{\prime\prime}}{f}$    

$\displaystyle \frac{\partial\gamma_{y}}{\partial k}$ $\displaystyle =f\,^{\prime\prime}\cdot\left[
 s-\frac{\left( n+\delta\right) k}{f}\right]$    
  $\displaystyle \quad\quad\quad-\frac{\left( n+\delta\right) f\,^{\prime}}{f}\cdot\left[
 1-\Psi\left( k\right) \right]$    
  $\displaystyle =\frac{f\,^{\prime\prime}\cdot k}{f}\cdot\left[ s\cdot f/k-\left(
 n+\delta\right) \right]$    
  $\displaystyle \quad\quad\quad-\frac{\left( n+\delta\right) f\,^{\prime}}{f}\cdot\left[
 1-\Psi\left( k\right) \right]$    

$\displaystyle \fbox{$\dfrac{\partial\gamma_y}{\partial k}=\underset{<0}{\underb...
...n+\delta\right) f\,^{\prime}}{f}\cdot\left[
 1-\Psi\left( k\right) \right] }}$}$ (A.19)

Nous avons deux cas : $ \bullet\;k\leq k^{*}$

$\displaystyle \gamma_{k}\geq0\Rightarrow\gamma_{y}\geq0\;\;$et $\displaystyle \,\,\frac
 {\partial\gamma_{y}}{\partial k}<0.$ (A.20)

Si le capital/tête croît, le revenu par tête croît aussi mais de plus en plus faiblement.

$ \bullet\;k\geq k^{\ast}$

$\displaystyle \gamma_{k}\leq0\Rightarrow\gamma_{y}<0\;\;$et $\displaystyle \,\,\frac{\partial
 \gamma_{y}}{\partial k}\overset{?}{<}0.$ (A.21)

Dans ce cas le premier terme devient positif et le résultat est ambigu. Si l'on est proche de $ k^{*}$ alors $ \gamma_{k}$ est très faible en valeur absolue et le second terme négatif domine :

$\displaystyle \lim_{k\downarrow k^{*}}\frac{\partial\gamma_{y}}{\partial k}<0.$ (A.22)

Ce raisonnement est aussi valable pour la consommation/tête car $ \gamma_{c}=\gamma_{y}$ à chaque point du temps : la consommation possède la même dynamique que le revenu.
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Yildizoglu Murat
2001-12-15