Licence Analyse et Politiques Economiques

 Année 1999-2000

 

Epargne et croissance

Youri Tacoun, Olivier Reding

 

 

 

1. Le rôle théorique de l’épargne dans le mécanisme de croissance

A.     Les déterminants de l’épargne

B.     Le modèle de Harrod-Domar

C.     Le modèle de Solow

2. Les données empiriques

A.     Les pays industrialisés

B.     Les nouveaux pays industrialisés

C.     Les pays en voie de développement

Conlusion

 

Introduction

 

La plupart des études empiriques montrent une forte corrélation entre épargne et croissance mais il est difficile à identifier leurs liens. Le sens de la causalité est encore mal compris : est-ce la croissance du revenu qui est à l’origine d’un accroissement de l’épargne ou bien est-ce l’épargne qui stimule la croissance ? Une autre question importante qui mérite d’être analysée est le lien entre investissement et épargne. Dans la mesure ou l’investissement agit de façon plus directe sur la croissance, il faut essayer de savoir si l’épargne détermine vraiment l’investissement ou si à l’inverse l’épargne n’est qu’un résidu selon la terminologie keynésienne. Les approches théoriques sur ces questions s’opposent pour aboutir à des conclusions radicalement différentes sur les liens entre épargne, investissement et épargne.

Dans une deuxième partie les faits empiriques seront présentés pour trois groupes de pays. On va voir qu’il y a une grande disparité des taux d’épargne entre les pays et entre les époques.

 

1.                  Le rôle théorique de l’épargne dans le mécanisme de croissance

 

Avant de s’interroger dans quelle mesure l’épargne agit sur la croissance d’un pays, il faut d’abord s’interroger sur les déterminants de l’épargne. Ces déterminants sont multiples et controversés. Les classiques pensent que le taux d’intérêt détermine l’épargne ; les ajustements du taux d’intérêt garantissent l’équilibre entre investissement et épargne. En revanche les économistes keynésiens considèrent l’épargne comme un résidu, qui freine plus l’activité économique qu’elle ne l’accélère.

Si empiriquement on constate une certaine corrélation positive entre épargne et croissance, rien ne permet cependant d’attribuer ä l’épargne un rôle déterminatif de la croissance. En effet la croissance est souvent à l’origine d’une épargne plus importante

On traite ensuite les modèles de Harrod-Domar et de Kaldor, qui mettent tous les deux en évidence l’importance de l’épargne dans la détermination de la croissance. Ces modèles aboutissent à des conclusions différentes quant à la stabilité de la croissance. Les keynésiens Harrod et Domar tentent de démontrer la nature instable de la croissance équilibrée en utilisant le concept du taux de croissance garanti. A l’inverse, Kaldor décrit les mécanismes qui assurent la stabilité à long terme de la croissance économique.

 

A.                        Les déterminants de l’épargne

 

Selon les auteurs classiques la propension à épargner serait une fonction croissante du taux d’intérêt. Un taux d’intérêt élevé incite à diminuer la consommation présente pour accroître son épargne selon un effet de substitution. Mais cette relation positive entre taux d’épargne et taux d’intérêt peut être contrebalancée par un effet revenu.

Les keynésiens affirment au contraire que le niveau de l’épargne est essentiellement influencé par le revenu. L’épargne est un résidu, c’est ce qui reste du revenu après la consommation. Au fur et à mesure que le revenu augmente l’épargne augmente du fait de la propension à consommer décroissante; le taux d’épargne est ainsi une fonction croissante du revenu.

Des auteurs comme Ando et Modigliani introduisent le concept de cycle de vie dans l’analyse des comportements d’épargne des ménages. Durant la vie active les ménages épargnent afin d’accumuler un capital dont ils ont besoin lors de leur retraite. Au niveau macroéconomique on devrait donc trouver une relation entre le taux d’épargne et la structure par âge de la population : si les actifs sont nombreux par rapport aux inactifs (jeunes, chômeurs, retraités) le taux d’épargne sera élevé. L’épargne est ainsi expliquée par des facteurs structurels.

 

L’étude de l’évolution récente du taux d’épargne permet de mettre en évidence 3 phases :

-                jusqu’en 1978, on assiste en France à une augmentation tendancielle du taux d’épargne des ménages, qui atteint près de 20 % en 1978.

-                entre 1978 et 1987 une forte baisse du taux d’épargne se produit (11 % en 1987).

-                le taux d’épargne augmente légèrement ä partir de 1987 autour de 14 % en 1994.

L’explication de ces variations s’avère particulièrement difficile mais il semble que la baisse à la fin des années 70 soit due à la crise économique.

 

L’épargne est-elle un vice ou une vertu ?

 

Ce débat oppose depuis plus de 2 siècles les économistes entre eux. D’un côté on trouve ceux pour qui l’épargne permet de financer les moyens de production supplémentaires qui engendrent la croissance. De l’autre côté on trouve ceux pour qui l’épargne engendre une réduction des dépenses des épargnants, ce qui limite les débouchés donc la production.

Les partisans d’une épargne forte, moteur de la croissance, sont en général les auteurs classiques et les économistes de l’offre contemporains. Dans leur raisonnement l’épargne permet d’alimenter des investissements supplémentaires, donc des revenus. Il faudrait alors que la loi des débouchés soit vérifiée c’est à dire que toute production supplémentaire se transforme effectivement en revenu. Dans ce sens l’épargne est un stimulant pour la croissance et non pas l’investissement qui suit seulement l’épargne.

Des auteurs comme Malthus, Marx et Keynes mettent en doute cette conception. Pour Keynes, l’épargne, parce qu’elle réduit la consommation, empêche la demande d’être au rendez-vous (demande insuffisante). Chez Keynes en effet l’investissement joue un rôle crucial. C’est l’investissement qui engendre l’épargne en élevant le revenu selon le multiplicateur d’investissement. Par rapport aux classiques il y a donc une inversion complète : ce n’est pas l’épargne qui détermine l’investissement (l’offre crée sa propre demande) mais l’inverse.

 

B.                        Le modèle Harrod, Domar

 

Harrod et Domar prolongent l’analyse keynésienne sur l’instabilité de l’économie. L’investissement donne lieu à un effet revenu du coté de la demande et à un effet capacité du côté de l’offre :

   et 

où s est le taux d’épargne

où v est le coefficient de capital K / Y

 

A l’équilibre D Yd = D Ys  et donc

Le taux de variation de l’investissement est égal au rapport entre le taux d’épargne et le coefficient de capital.

 

On constate que l’investissement n’influence pas de la même façon l’offre et la demande. Le montant absolu de l’investissement détermine l’effet capacité (offre) alors que c’est seulement l’accroissement de l’investissement qui détermine l’effet revenu. La croissance équilibrée, où l’offre est égale à la demande nécessite que l’investissement augmente à un taux constant égal au rapport s / v. Ce taux de croissance est encore appelé « taux de croissance équilibrée ». Mais le taux de croissance effectif peut ne pas correspondre au taux de croissance garanti, qui équilibre le marché des biens et services. On voit donc dans ce modèle le rôle de l’épargne ou plus précisément le taux d’épargne : en effet l’investissement DI / I et donc la croissance sont d’autant plus élevé que le taux d’épargne est élevé.

 

C.                        Le modèle de Kaldor

 

Kaldor développe en 1956 un modèle visant à démontrer la stabilité de la croissance économique, dans la mesure où la propension à épargner varie en fonction de la répartition des revenus. Il s’agit d’un modèle néo-classique où la stabilité de la croissance est garantie par les ajustements des prix.

Soit  la propension à épargner des salariés et  la propension à épargner des capitalistes.

Généralement on a  ce qui signifie que la propension à épargner des capitalistes est plus importante que celle des ménages.

Ainsi l’épargne absolue se compose de la manière suivante :

La propension moyenne à épargner est donc :

, le taux d’épargne est une fonction croissante de la part des profits dans le revenu national exprimé par.

 

Dans ce modèle la stabilité de la croissance est due à la flexibilité des salaires ; les salaires et les profits par rapport au revenu national varient.

En cas de pénurie de main d’œuvre, il y a un risque de surchauffe de l’économie. Dans ce cas, les salaires augmentent et les profits par rapport au PIB diminuent ce qui entraîne une baisse du taux d’épargne.

 

Toutefois ces modèles théoriques ne permettent pas de conclure à une relation claire entre épargne et croissance. En réalité il y a une certaine corrélation entre épargne et investissement. L’investissement influence la croissance économique de façon plus directe que l’épargne. L’épargne constitue donc une source de financement de l’investissement, une sorte d’investissement potentiel. Les faits empiriques montrent cependant qu’il n’y a pas nécessairement une corrélation entre le taux d’investissement et le taux d’épargne. Ainsi les Etats-Unis ont un taux d’épargne des plus faibles de tous les pays industrialisés alors que leur taux d’investissement est assez élevé.

 

2.                  Les données empiriques.

 

Après les différentes théories reliant croissance et épargne, voyons concrètement si on peut établir une relation empirique entre ces deux éléments.

Pour cela, nous allons procéder en trois étapes : nous étudierons d’abord les pays développés, puis les Nouveaux Pays Industrialisés avant d’aborder la question pour les Pays en Voie de Développement. On peut encore noter qu’il n’y a pas d’unicité des conventions comptables des pays ce qui rend les comparaisons plus difficiles. Ainsi le taux d’épargne américain est sous-estimé par rapport aux taux d’épargne des pays européens.

 

A.                        Les pays développés.

 

Comparons et analysons les données pour les sept pays les plus développés, c’est-à-dire les pays du G7 :

 

 

      

1961-1973

1961-1973

1974-1980

1974-1980

1981-1990

1981-1990

1990-1995

1990-1995

1999

1999

 

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

France

5,4

17,9

2,6

19,1

2,5

13,9

1,1

13,6

2,8

13,4

Allemagne

4,3

12,0

2,5

13,3

2,5

12,4

3,6

12,5

2,9

12,0

Royaume-Uni

3,2

8,8

1,4

11,2

3,1

9,3

1,3

10,6

1,8

10,7

Etats-Unis

4,5

8,2

2,9

8,4

3,0

7,1

1,9

5,4

3,4

4,7

Canada

5,5

6,6

3,5

13

2,8

13,6

1,5

10,1

3,0

1,4

Japon

9,2

16,5

4,2

21,1

4,1

15,0

1,4

13,1

1,3

13,7

Italie

5,0

32,1

3,3

27,3

2,4

19,6

1,1

16,3

2,7

10,1

                                                                                                                                                                       Source : Ramses 1999.

 

(1)                  : Taux de croissance du PIB annuel moyen durant la période, en %

(2)                   : Taux d’épargne annuel moyen, en % du revenu disponible brut

 

 

Un simple regard sur ces chiffres nous permet d’affirmer que, si corrélation entre croissance et épargne il y a, celle-ci n’est pas évidente. En effet, a priori, la variation entre des paramètres semble indépendante l’une de l’autre, puisque, par exemple, si l’on considère le Royaume-Uni, l’un et l’autre varient parfois dans un sens opposé. Sur la période 1961-1973, la croissance est forte et le taux d’épargne atteint 8,8% ; sur la période suivante, on constate que la croissance est faible alors que le taux d’épargne est remonté, tandis qu’entre 1981 et 1990 la croissance repart à nouveau à la hausse et l’épargne à la baisse. Il en est de même pour les autres pays de la liste.

Remarquons ensuite la disparité des taux d’épargne en fonction du revenu disponible brut : pour une croissance similaire, on peut avoir différents taux d’épargne et vice-versa.

Par exemple :

§         sur la période 1990-95 : en Allemagne, la croissance était de 3,6% en moyenne pour un taux d’épargne de 12,5% ; en France, on a respectivement 1,1% et 13,6%

§         sur la période 1961-73 : en Allemagne, la croissance moyenne était de 4,3% par an pour un taux d’épargne de 12% contre respectivement 4,5% et 8,2% aux USA.

 

La question se pose alors : comment l’épargne influence-t-elle la croissance concrètement ?

 

Pour tenter de répondre à cette question, il faut souligner un fait très important : nous avons à faire ici à des économies ouvertes. De plus, les développés ont des entreprises qui s’internationalisent rapidement et avec la libéralisation des échanges de toutes natures, elles ont accès aux différents marchés financiers. Ainsi, quand l’épargne manque pour financer la croissance, les entreprises vont la chercher ailleurs, c’est-à-dire dans les pays qui ont une capacité de financement. Par ailleurs, les ménages peuvent aussi aujourd’hui placer leur épargne à l’étranger : les Japonais détiennent par exemple près de la moitié des bons du Trésor Américains. Soulignons enfin, le rôle des fonds de pension qui prêtent l’épargne de leurs clients aux quatre coins de la planète.

 

Par ailleurs, la croissance, lorsqu’elle est solide, soutient elle-même la croissance (effet du multiplicateur keynésien ) et on ne s’étonne plus du taux d’épargne relativement bas des ménages Américains. On pourrait dire autrement que la consommation peut être, en partie, à l’origine de la croissance, comme nous le montre le tableau suivant :

 

Période 1983-1991

France

Allemagne

Croissance du PIB

+ 19,6 %

+ 25,8 %

Contribution de la consommation

+ 17,1 %

+ 13,6 %

Contribution de l’investissement

+ 3,5 %

+ 6,0 %

Contribution de l’extérieur

- 1,1 %

+ 6,2 %

                                                                                                       Source : Conseil National du Crédit. 1994.

A la lecture du tableau, il est clair que pour la France, durant la période citée, c’est la consommation qui est à l’origine de la croissance : le lien épargne-investissement-croissance n’est ici pas évident du tout.

 

Signalons enfin le temps de réaction des ménages et leur comportement face aux  différentes conjonctures : durant une période de crise, l’épargne de précaution peut prendre une importance non négligeable. Ceci est souvent dû à l’information imparfaite ou à l’absence d’information.

Néanmoins, on peut également citer un cas où l’épargne n’engendre pas forcément la croissance : celui où les anticipations des entrepreneurs sont pessimistes, malgré l’abondance d’épargne (de précaution en temps de crise ). Ici, d’autres facteurs vont jouer, indépendamment de l’offre d’épargne.

 

B.                        Les Nouveaux Pays Industrialisés.

 

Voyons à présent de ces pays qui ont connu ces dernières années un développement important aussi bien économique que social.

 

 

1991

1991

1993

1993

1996

1996

 

(1)

(2)

(1)

(2)

(1)

(2)

Corée du Sud

 

37

8,6

35

7,1

36

Malaisie

8,6

30

8,3

38

8,6

34

Singapour

7,3

45

10,4

47

7,0

50

Taiwan

7,6

28

6,3

27

5,7

26

                                                                                                                                        Source : Ramses 1999

(1) : Taux de croissance du PIB, en %

(2) : Taux d’épargne, en % du revenu disponible brut

 

En ce qui concerne les NPI, on peut voir que les taux d’épargne sont relativement élevés, tout comme la croissance. Doit-on pour autant y voir une relation directe ?

 

En fait, il semble qu’ici les déterminants de la croissance nombreux et l’épargne seule ne peut expliquer ces taux de croissance importants. Il faut, selon l’étude de YOUNG en 1995 (cf. cours), y ajouter l’éducation, une participation plus forte à l’emploi et un transfert de l’agriculture vers le secondaire, sans compter le progrès technique.

Pourtant, il convient de ne pas négliger le rôle de l’investissement en capital physique. Et on peut dire que là l’épargne a joué un rôle non négligeable, même si à partir des années 80, les investissements étrangers ont été nombreux et importants en valeur, autrement dit l’épargne provenait des pays développés.

 

C.                        Les Pays en Voie de Développement.

 

Pour illustrer cette catégorie de pays, nous en avons choisit quatre : la Côte d’Ivoire, le Cameroun, l’Afrique du Sud et le Nigeria.

 

 

1990

1991

1992

1993

1994

1995

(1)

(2)

Côte d’Ivoire

14

15

14

16

25

20

-1

1

Cameroun

19

15

10

15

20

21

4,0

-2,6

Afrique du Sud

25

24

19

19

22

18

1,6

0,6

Nigeria

29

23

23

19

11

12

1,8

3,6

                                                                                                                                                           Source : Conjoncture 1998

 

(1) : Taux de croissance annuelle moyenne réelle durant les années 80

(2) : Taux de croissance annuelle moyenne réelle durant la période 1990-1995

 

Même si on peut classer ces pays dans la même catégorie, leurs taux d’épargne ne sont pas homogènes : en effet, leurs valeurs sont comprises entre 10% et 29% et leurs évolutions sont toutes aussi différentes. Il faut dire que le contexte socio-économique a ici toute son importance : parmi ces pays on note que le Nigeria est en proie à de violents conflits internes, que l’Afrique du Sud est en pleine transition vers une économie « partagée » entre les blancs et les noirs.

 

On notera aussi que, si ces taux d’épargne sont relativement proches de ceux des pays occidentaux vus ci-avant, ils n’engendrent pas la même croissance, peut être précisément pour certains d’entre eux à cause du contexte qui inspire peu la confiance des investisseurs. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, réputé pour être un pays plutôt stable, la croissance ne semble pas forte malgré le taux d’épargne relativement élevé, mais il faut dire que le pays est en crise, une crise accentuée par la baisse des cours des matières premières (cacao et café en particulier). D’une manière générale, les investisseurs étrangers sont peu attirés par les pays Africains et donc, l’épargne mondiale s’y dirige peu. L’épargne nationale ne suffit-elle pas ? Dans beaucoup de pays en guerre, les structures n’existent tout simplement pas pour canaliser et diriger cette épargne et les marchés financiers y sont peu ou pas développés.

 

En bref, la croissance des pays Africains ne dépend pas de l’épargne mais bel et bien d’un ensemble de paramètres socioculturels.

Conclusion

Les tendances à long terme de l’épargne et de la croissance au plan international montrent une certaine corrélation positive. Les chiffres montrent également une disparité croissante des taux d’épargne dans le monde en développement. L’épargne brute par rapport au PIB a doublé en Asie de l’Est entre 1960 et 1960 alors qu’en Amérique latine par exemple on constate une stagnation du taux s’épargne. Ces divergences dans l’évolution de l’épargne entre groupes de pays se retrouvent dans les taux de croissance respectifs. Ainsi il semble que toute politique économique visant à assurer la croissance doive avant tout privilégier l’accroissement de l’épargne intérieur. Toutefois, selon l’approche théorique dans laquelle on se situe, le sens de la causalité entre épargne et croissance est ambiguë ce qui ne permet pas de formuler des recommandations claires de politique économique.

 

Bibliographie

 

E. Combe, Précis d’économie, PUF 1996

Problèmes économiques n° 2.510 – 2.511 Epargne, investissement et croissance

Problèmes économiques n°2.565 – 2.566 L’épargne est-elle un vice ou une vertu ?

Ramses 1999