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Sous-sections
Considérons maintenant une économie décentralisée avec deux
marchés de facteurs: un pour le travail et un pour les services
du capital.
Les services du travail sont loués au prix (le salaire) et ceux du
capital au prix
Il existe un marché des fonds prétables sur lequel les familles
peuvent s'endetter ou prêter de l'argent.
Il existe une multitude de familles identiques, chacune avec une fonction
d'utilité identique à
.
Chaque famille doit décider à chaque point du temps
- la quantité de travail et de capital qu'elle propose aux
entreprises et
- les montants qu'elle va consommer et épargner.
Elle peut épargner soit à travers l'accumulation du capital, soit en
prêtant aux autres familles. Les familles sont indifférentes à la
composition particulière de leur épargne. Par conséquent les deux
rendements doivent être égaux: le taux d'intérêt sur
la dette doit être égal au taux de location du capital.
Il existe une multitude de firmes identiques, chacune utilisant la même
technologie
Les entreprises louent les
services du capital et du travail pour produire.
L'hypothèse des rendements constants fait que le nombre de firmes n'est
pas important tant que les firmes ont un comportement concurrentiel de
preneurs de prix (le salaire réel et le taux de location du capital).
Les familles et les entreprises font des prévisions parfaites:
elles connaissent parfaitement les prix
présents et
futurs et les prennent comme des données (anticipations rationnelles si incertitude).
Par conséquent, étant donnée une suite de prix
chaque famille doit maximiser à chaque point du temps
sous la contrainte budgétaire
donné
s |
(D.29) |
où
est la richesse de la famille donnée par
le stock de capital détenu net de la dette de la famille
A chaque moment du temps, les offres de travail et de capital par les familles
sont inélastiques. L'offre de capital est déterminée par les
décisions d'investissement passées et l'offre de travail est
déterminée par la population. La seule décision que la famille
doit faire concerne donc l'arbitrage
consom
mation/épargne.
Les firmes maximisent le profit à chaque moment du temps. Étant
donnée leur technologie, représentée par la fonction de
production
les conditions de premier
ordre impliquent:
Considérons un sentier donné de salaires et de taux de location du capital.
Étudions l'établissement de cet équilibre.
Jusqu'à maintenant on a posé aucune contrainte sur Si un
consommateur peut s'endetter sans limite
au taux
d'intérêt courant
, il peut être tenté
de s'engager à un enchaînement de dettes (Ponzi
Game): il peut emprunter aujourd'hui pour financer la
consommation présente et s'endetter de nouveau demain pour reconduire sa
dette et payer les intérêts. Comme la dette n'est jamais payée en
définitive, la consommation présente supplémentaire devient
gratuite. En contrepartie, la dette de la famille augmente indéfiniment au
taux
Ce type de situations aberrantes doit être éliminé des
trajectoires d'équilibre: la dette ne doit pas exploser
asymptotiquement
|
(D.32) |
C'est la condition de non-Ponzi qui implique que la dette ne peut croître
plus rapidement que Les familles ont en fait intérêt à
saturer cette contrainte.
Le programme de la famille est
Si l'on construit un Hamiltonien et on en écrit les conditions
nécessaires, nous obtenons:
Comme la dette agrégée doit être nulle à l'équilibre, nous
devons aussi avoir
Si l'on tient compte de ce résultat et
on l'intégre aux conditions
sur
les productivités marginales et les prix
on obtient à partir des équations
Les conditions
donnent le
comportement dynamique de cette économie décentralisée. Elles sont
identiques aux conditions
et
de l'économie
centralisée. Les deux dynamiques optimales sont donc équivalentes
(avec
).
Ces conditions n'expriment la dynamique que comme une fonction des valeurs
instantanées des variables. Est-ce cela voudrait dire que les
anticipations des agents ne jouent aucune rôle dans cette dynamique?
La contrainte de budget intertemporelle
montre clairement que la famille ne peut planifier ses décisions sans
connaître la trajectoire des prix
Ces
anticipations sont donc essentielles à l'allocation des ressources dans
l'économie décentralisée. Les conditions d'optimalité
instantanées déterminent les taux de variation et non les niveaux des
variables (notamment de la consommation).
Si les anticipations ne sont pas correctes (si elles ne sont pas des
anticipations d'équilibre) alors la solution décentralisée diverge
de la solution centralisée. L'évolution de l'économie
décentralisée dépend alors de la manière dont les ménages
forment et révisent leurs anticipations.
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Yildizoglu Murat
2001-12-15